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Imprimerie Union

Galeristes

Le marché de l’art s’étend rapidement après guerre et de nombreuses nouvelles galeries apparaissent à Paris. La nécessité de joindre à chacune des expositions des plaquettes et divers livrets informatifs s’accompagne de la part des galeristes du souci d’exploiter leur qualité graphique. Ces imprimés sont en effet les premiers faire-valoir, les premiers vecteurs de l’image d’une galerie, de l’esthétique qu’elle véhicule et des artistes qui y sont attachés. Leurs créations vont être des plus diverses car limitées entre autre par aucun format, aucun matériau et contenu, passant de l’affichette au riche livre illustré de gravures, de la carte postale à la brochure purement informative, ou bien du plus complet catalogue raisonné à des créations plastiques et graphiques originales.

Spécialisée dans l’art japonais et la peinture des avant-gardes des XIXe et XXe siècles, la Galerie Huguette Berès est créée en 1951 au 25, Quai Voltaire, et poursuit encore aujourd’hui son activité sous la direction d’Anisabelle Berès-Montanari. L’impression des catalogues est confiée dès le début à l’Imprimerie Union, tout comme à pareille époque les ouvrages du mari d’Huguette Berès, le bibliophile Pierre Berès. Tous les catalogues sont uniques et conçus avec un raffinement extrême. Trois titres composent la somptueuse collection de grand format "Les Grands maîtres de l’Estampe japonaise" : Outamaro de 1954, Hiroshige de 1955, et Hokusaï de 1958. L’ensemble de la typographie, des phototypies et des pochoirs est signés Union, Duval, et Beaufumé. Les autres parutions de la galerie se distinguent par le même souci de faire du catalogue d’exposition une création pour amateur d’art et bibliophile. Nous citerons les plaquettes, Portraits d’acteurs japonais du XVIIè au XIXè siècle (1953), Art graphique de la Chine (1960), Bonnard (1970).

Les partis pris éditoriaux des galeristes ne se ressemblent pas, et Berggruen, la Maison de la pensée française, suivent tous les deux une ligne fixe. De format 13x18 cm, la collection de la Galerie Berggruen est imprimée en majorité et dès 1950-1951 par Union. La régularité et la fidélité à un même schéma fait la saveur de cette collection. Si Heinz Berggruen suit avec beaucoup de constance cette production, il crée aussi un pendant plus luxueux, où s’exprime davantage ses désirs et ses ambitions éditoriales en matière de livres d’art : Discours de Michel Seuphor prononcé à l’occasion d’une exposition de Sophie Taeuber-Arp (1953), reproduction à l’identique du Carnet catalan de Picasso par Daniel Jacomet (1958), Trahisons de Nordmann et Tompkins (1988), Monotypes de Françoise Gilot (1989).

Dans un registre comparable aux catalogues Berggruen, les plaquettes d’exposition de la Maison de la pensée française adoptent une même régularité dans le dispositif plastique et graphique. Toutes sensiblement du même format, 15,5x21,5 cm, c’est principalement la couleur de la couverture qui distingue les catalogues les un des autres1.

Très proches de Louis Barnier et de l’Imprimerie Union durant l’ensemble de leur activité, les galeristes Rodolphe Stadler et Jean Hugues s’illustrent également dans le domaine de l’imprimé d’exposition.

La première exposition de Rodolphe Stadler a lieu en 1955 au 51, rue de Seine. C’est Michel Tapié, lequel travaillait déjà depuis quelque temps avec Union pour la Galerie Drouin, qui conseille au nouveau galeriste de se rendre au 13, rue Méchain. La galerie travaillera désormais exclusivement avec l’imprimerie et Louis Barnier participait directement à la conception de cette production.

Jusqu’au début des années soixante-dix, les imprimés de la Galerie Stadler sont réalisés sur papiers glacés de deux à trois volets s’ouvrant sur des illustrations pleine page. Par la suite, les imprimés adoptent le format du livret ou de la brochure. Les imprimés des expositions étaient tous conçus indépendamment les uns des autres et en fonction de la nature de l’œuvre de l’artiste, format horizontal ou vertical, des spécificités plastiques et graphiques de son travail. A noter que certains catalogues adoptent le format original de l’affiche-invitation comme celui de l’exposition Photo-contact-photo-graphie de mai-juin 1978.

 Union travailla pour une cinquantaine d’autres galeristes ; citons les galeries Claude Aubry, Claude Bernard, Durand-Ruel, La Galerie de France, la Galerie de Paris, Kriegel, Marcel Guiot, André François Petit, Schmit, Hervé Odermatt, ainsi que plusieurs galeries étrangères, comme la Albert Loeb gallery, et la Findlay galleries.



  1. D’après nos relevés, Union travaillerait de 1954 à 1961 pour La Maison de la pensée française.