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Imprimerie Union

Offset

A la fin des années soixante, Louis Barnier souhaite passer à l’offset. Il confie alors cette charge à Joël Lepelletier nouvellement arrivé dans l’entreprise en qualité de typographe, et qui devient, en janvier 1972, chef d’atelier. L’imprimerie se dote de deux presses offset et réalise en moyenne deux ouvrages par semaine. L’une assure les impressions format Jésus (56x76 cm), et l’autre, double raisin (70x100 avec rouleau). Le chef de fabrication en est Jean-Louis Timoléon. Ce passage à l’offset va permettre à l’entreprise d’opérer un glissement professionnel de la typographie vers l’image. Le système n’était pas nouveau mais la technique permettait et nécessitait encore des perfectionnements. Joël Lepelletier explique : « Louis Barnier a senti qu’il fallait économiquement basculer de la tout typo à une partie d’offset. La première offset est entrée en 1968. Jusque dans les années soixante-dix, l’image et le texte en offset étaient assez plats. Il a fallu trouver une technique pour donner de la force, du relief, de la profondeur à l’impression. La première intervention pour améliorer l’image, a été d’intervenir sur la photogravure, support film. Sur chaque point de trame selon le pourcentage, on demandait au photograveur de tailler de 10 % environ chaque point. Cela a permis d’augmenter l’encrage de 15 à 20 %. On a ainsi tendu vers une grande densité et profondeur dans les noirs. Ce fut une approche complexe qu’il a fallu mettre au point et améliorer constamment sur la copie sur plaque et le passage en machine en trouvant une encre appropriée selon les papiers » 1.

Nous pouvons distinguer deux principaux genres de production : les reproductions d’oeuvres requérant une grande fidélité par rapport à l’original, et les créations graphiques qui utilisent le potentiel artistique du offset. Pour le premier cas, mentionnons le livre Juan Gris aux Editions Berggruen de 1977, la plaquette de vœuxPetit traité de Jocondoclastie de 1984, le Catalogue raisonné des ouvrages illustrés de Matisse réalisé en 1988, et la même année, le Catalogue raisonné de l’œuvre peint de Georges Rouault. Pour le deuxième cas, nous évoquerons L’épervier de Maheux de Jean Carrière illustré par Sartou sorti en 1972, et le livre de Gérard Garouste, Les palais de la mémoire, Les Confessions, livre X, Saint-Augustin,paru également en 1988. Le choix du papier et l’encrage atteignent ici les effets de la lithographie. Beaucoup d’affiches de galeristes (Berggruen, Stadler, François Petit) réalisées par offset chez Union tendent vers une même densité de matière. Il en est de même pour la photographie, où les images égalent parfois la qualité des argentiques. Nous trouvons également, en matière de livres de photographies, les livres très réussis parus aux éditions de Paris Audiovisuel, sur Helmut Newton (1988) et sur Bettina Rheims (1989).

Le dernier cap technologique, l’Imprimerie Union le franchit par la suite, vers 1980-1982, lors de son passage assez tardif à la photocomposition.



  1. Propos de Joël Lepelletier recueillis en janvier 2006