Amédée Ozenfant
Amédée Ozenfant connaît l’Imprimerie Union depuis au moins 1922, année où il fut décidé au sein de l’Union des artistes russes de créer la revue Oudar. Cette revue était financée grâce à la recette du bal de bienfaisance donné en mars 1922, et Serge Romoff, qui faisait à la fois partie de cette association et du personnel de l’Imprimerie Union, se chargeait de la réalisation de sept numéros, 1000 francs étant réservé pour chaque parution. Deux ans plus tard, et au vue des membres de la Commission financière du groupe Oudar laquelle comprend Feder, Jeanneret, Louchansky, Metchianinoff et Ozenfant, Romoff ne remplirait pas ses engagements et la même commission écrit en mars 1924 à l’Imprimerie Union : « … veuillez considérer Mr Romoff comme n’étant plus qualifié pour vous commander aucun travail au compte de Oudar ». Dans cette affaire qui dure du 11 mars au 26 juin 1924, Ozenfant est le principal interlocuteur entre les membres de la commission, l’Imprimerie Union et Serge Romoff. En août 1924, quatre numéros étaient imprimés, les seuls réalisés.
Par ailleurs, Ozenfant n’était pas non plus sans connaître les travaux de l’Imprimerie Union qui réalise de janvier 1924 à septembre 1926 les n°1 à 27 du Bulletin de l’Effort Moderne, revue dirigée par Léonce Rosenberg qui est à l’époque le galeriste d’Ozenfant.
Le premier travail que Ozenfant confierait à l’Imprimerie Union semble être l’affichette de sa première exposition organisée à la Galerie Barbazanges en mars et avril 1928. Quelques mois plus tard, Ozenfant fait imprimer chez Union Art, somme de ses réflexions historiques et théoriques sur l’art. L’achevé d’imprimer indique la date du 17 novembre 1928. Le livre, abondamment illustré de photographies, présente en première de couverture une empreinte de main sur fond vert réalisée au pochoir. Le format, 14,5x25 cm, est proche de celui des revues d’art de l’époque, dont Les Soirées de Paris, Littérature de Breton et Soupault et L’Esprit Nouveau de Paul Dermé, Le Corbusier et Ozenfant. D’une manière générale, on reconnaît à travers ce livre, la volonté d’Ozenfant de percer le format et le contenu habituel du livre à sujet artistique, et celle d’inscrire son œuvre dans le paysage bibliophilique et intellectuel des années vingt.
Les archives de Louis Barnier conservent huit lettres de Ozenfant dont cinq concernent Art - notons que les propres archives d’Ozenfant ont quasiment toutes disparues. Nous apprenons ainsi dans une lettre du 8 février 1932 adressée aux directeurs de l’imprimerie, que c’est Ozenfant qui travaille en direct avec eux, et non par le biais d’un éditeur : « Toutefois je tiens à bien préciser avec vous que, de même que j’ai obtenu de mon éditeur, Monsieur Budry, qu’il vous confie le travail de l’impression de Art, je l’ai fait chaque fois que je l’ai pu pour vous adresser les clients qui me demandaient l’adresse d’un imprimeur. Quant à moi ayant toujours eu à me louer de vos services je n’ai pas eu de mal à obtenir l’agrément desdits clients ». Il est également question dans cette lettre de Nierendorf, l’éditeur allemand de Art. La réimpression d’Art intervient donc à peu près trois ans après la première sortie de l’ouvrage. Les autres lettres concernent l’édition du livre Tour de vie dont nous ne trouvons trace nulle part.
Nous joignons également à cette correspondance une lettre du 8 février 1932 adressée cette fois au Corbusier, ancien collaborateur d’Ozenfant dans leurs années de L’Esprit nouveau. Il y est question du paiement de la brochure de 1930, Requête de MM. Le Corbusier et P. Jeanneret à Mr le Président du Conseil de la société des Nations, dans laquelle l’auteur défend son projet architectural non retenu pour le Palais de la Société des Nations.
Voir la revue Le Voyage en Grèce