Les estampilles
Les estampilles de l’Imprimerie Union varient en fonction du lieu de parution, de leur date et du genre de l’imprimé. Durant une partie de l’année 1910, la marque d’Union est reconnaissable à son écriture cyrillique « Kooperativnaïa typografia soïouz », 3, rue Beaunier, qui était alors sa première adresse. En 1911, la marque reste la même, mais l’adresse est le 50, blvd Arago. Le nom passe ensuite en français et devient « Imprimerie Union ,46 blvd St Jacques », sa nouvelle adresse jusqu’à la fin de l’année 1924, époque où elle s’installe au 13 rue Méchain. Les adresses sont généralement accolées au titre « Imp. Union », « Impr. Union », ou encore « Imprimerie Union ».
D’autres estampilles sont à remarquer, car elles sont à notre connaissance uniques, telles l’estampille des numéros 18, 19, 20, 21 et 23 des Soirées de Paris, ou bien encore celle des numéros de la revue russe Naché Echo, qui, de la même manière que les numéros 4, 5 et 6 de la revue Action, voient le nom de Chalit jouxté celui d’Union. Nous trouvons plus généralement pour les documents comme les catalogues d’expositions, les affiches, et les cartes postales, la marque discrète d’ « Imp. Union » - comme sur le placard de la conférence se déroulant chez Olénine d’Alheim en novembre 1921 ou sur le catalogue d’exposition de « L’enfance artiste » de juin de la même année chez Jacques Povolozky. Peu d’indices permettent d’établir la raison pour laquelle le nom de l’Imprimerie Union est abrévié ou non. L’absence de l’adresse est à remarquer par contre sur les documents d’usage courant comme les papiers à en-tête, les cartes de visite ou sur certains ouvrages à caractère subversif, polémique, qui pouvaient inciter l’éditeur, l’artiste ou l’imprimeur à ne pas mentionner le lieu d’impression (Persécuté persécuteur d’Aragon, 1931).
On retrouve aussi sur quelques achevés d’imprimer dont celui d’Alejandro Vicunà, Bajo cielo africano, 1931, le terme "polyglotte" précisant l’une des spécialités de l’imprimerie. Durant l’activité de Volf Chalit et de Dimitri Snégaroff, l’Imprimerie Union imprime en effet en plusieurs langues dont le russe, le géorgien, l’hébreux, l’espagnol. En outre l’imprimerie emploie jusqu’ en 1985 un typographe russe, Mr Tolstikov, en charge des impressions en cyrillique. Enfin, l’estampille de l’Imprimerie Union se trouve également déclinée sous le terme de "la grande presse uniforme" dans les achevés d’imprimer des trois livres de la Collection haha, Perceptions extérieures de Franc-Nohain, lebordelamer de Julien Torma et Petit théâtre de René Daumal, et Roger Gilbert Lecomte, ainsi que dans l’Opus pataphysicum, ouvrages tous édités par le Collège de ‘Pataphysique.