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Imprimerie Union

Volf Chalit

Volf Chalit est né le 3 octobre 1878 à Moscou, habite par la suite à Vilnius où il se marie vers 1902 avec Louba Josépovitch, avec qui il aura deux enfants, Anna en 1904, et Lucien en 1906. Dans l’Extrait du Registre d’Immatriculation de l’Imprimerie Union daté du 2 avril 1910, Volf Chalit déclare être arrivé à Paris en 1904 « pour y exercer la profession de Compositeur-Typographe ». Puis - tout comme dans le cas de Dimitri Snégaroff - nous ne pouvons démontrer s’il travailla ou non auprès de Lénine à Paris entre 1908 et 1912.

 
L’origine de la fondation de l’imprimerie, qui porta les deux premières années le nom de « Kooperativnaia typografia soiouz », est incertaine. Combien de temps l’imprimerie fut elle organisée en coopérative ? A partir de quand Chalit et Snégaroff furent-ils à la tête de l’entreprise ? Et qu’en est-il d’une probable collaboration avec une ou deux autres personnes dont un dénommé Levitsky? Les documents réunis jusqu’ici ne permettent pas d’y répondre.

 Le bail du 1er avril 1913 concernant le 46 Bd Saint-Jacques est consenti à Volf Chalit et Dimitri Snégaroff, et l’enregistrement au Registre du Commerce daté du 28 février 1922, indique la raison sociale de l’entreprise : Imprimerie Union, Chalit & Snégaroff. De sorte qu’il est difficile d’expliquer pourquoi l’estampille de la revue russe Naché Echo ainsi que celle des n° 4, 5 et 6 de la revue Action porte la marque restrictive : « Imp. "Union", Chalit, 46 Bd St- Jacques».

 Plusieurs documents comptables rédigés de sa main entre 1917 et 1922 attestent que Volf Chalit avait la charge du secteur administratif et économique de l’entreprise. Nous pouvons également en déduire qu’il était probablement attaché à la rédaction de la revue Roussky Soldat Grajdamine vo frantsi (Le soldat citoyen russe en France) dont l’administration et l’impression se trouvaient entre 1917 et 1920 dans les locaux même d’Union. Volf Chalit était aussi le gérant de la revue russe Sovremennye zapiski (Les Annales contemporaines) également tirée par Union entre 1920 et 1940.

 Les archives de Volf Chalit et de Louis Barnier conservent quelques documents qui permettent de suivre à plusieurs moments le parcours de Volf Chalit durant la première et la seconde guerre mondiale. Nous trouvons ainsi un sauf-conduit pour le département de la Sarthe daté du 7 septembre 1914 ; une réponse négative à une demande d’engagement dans les Troupes de l’Aéronautique Militaire signée du 15 juillet 1915 ; une autorisation accordée le 27 juin 1916 pour un séjour d’une semaine à Cap Breton ; ou encore un bon de 25 litres d’essence prenant effet le 28 février 1917. Nous signalerons également deux certificats de travail délivrés à Chalit, l’un le 10 janvier 1944, moment où l’imprimeur d’origine juive est obligé de quitter Union - dans des circonstances sur lesquelles nous n’avons pas d’informations précises – pour rejoindre l’entreprise Gnome et Rhone auprès de l’écrivain Pierre Hamp, une vieille connaissance. Le deuxième est signé du 17 janvier 1945, date à laquelle Chalit part de l’entreprise pour rejoindre l’Imprimerie Union. Nous connaissons à ce propos le rôle primordial dans cette affaire de Fernand Mourlot dans la sauvegarde de l’Imprimerie Union.

 Le 5 novembre 2005, la collection de Lucie Barnier, petite-fille de Volf Chalit, et de son mari Louis Barnier, directeur de l’Imprimerie Union entre 1954 et 1989 se déroule à Artcurial le 8 novembre 2005. Un certain nombre des ouvrages mis en vente provenaient de la collection de Volf Chalit, dont plusieurs créations d’Iliazd.

 Derniers éléments sur le co-fondateur de l’Imprimerie Union, résidant à Sceaux, Chalit était Vice-Président du Cercle d’échecs de Bourg-La-Reine. Grand amateur aussi de voitures, et quoique quasiment aveugle à partir de 1951-1952, il ne cessa pas pour autant de conduire, multipliant accrochages et autres irrégularités de la route.

 Les sources manquent qui permettraient de définir les opinions politiques de Chalit, et il serait présomptueux d’inférer des imprimés d’Union les convictions de l’imprimeur. Si, dès 1917, nombre d’ouvrages anti-bolchéviques furent imprimés chez Union, si encore le Maire communiste de Montreuil-Sous-Bois fit un procès aux imprimeurs en 1954, il n’en demeure pas moins que le seul élément, que nous tenons de source familiale, est l’appartenance de Chalit au Parti Communiste, qu’il quittera peu avant son décès le 29 avril 1956 à Sceaux.